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Label EcoJardin
Depuis de nombreuses années, les quatre jardins botaniques du Muséum national d’Histoire naturelle s’engagent activement dans la recherche de solutions de gestion écologiques. En septembre 2024, cet engagement a été officiellement reconnu par l’obtention du label EcoJardin, référence en matière de gestion écologique. Cette labellisation est le fruit d’un travail collectif approfondi, témoignant des efforts déployés pour adopter des pratiques respectueuses de l’environnement, s’adapter au changement climatique et favoriser des achats responsables.
Qu’est-ce que le label EcoJardin ?
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Le label EcoJardin est un outil de reconnaissance des bonnes pratiques d’entretien écologique mises en place par les jardiniers et les gestionnaires d’espaces verts. Il permet de sensibiliser le public et les équipes d’entretien à cette thématique.
Il répond à deux objectifs :
- disposer d'un langage commun concernant l’entretien écologique des espaces ;
- guider les jardiniers et l'ensemble des équipes vers la mise en place et le partage de bonnes pratiques.
Le label est accordé pour une durée de trois ans. À l'issue de cette période, les jardins labellisés doivent être réévalués pour maintenir leur certification pour 5 ans. Cela permet de s'assurer que les pratiques écologiques sont continuellement mises en œuvre et respectées.
Le guide, le référentiel de gestion écologique des espaces verts
Le référentiel comporte sept domaines relevant de la gestion d’un espace vert :
- Planification et intégration du site : planification de la gestion globale du site en fonction de son organisation interne, intégration du site dans le réseau des espaces verts du territoire, liaisons écologiques au sein du site ;
- Sols : connaissance des sols pour pouvoir mieux les gérer, préservation des sols face aux risques, amélioration des fonctions écologiques des sols, gestion des cheminements ;
- Eau : connaissance et suivi des ressources en eau (hors réseau) disponibles, gestion de l’eau optimisée en fonction des conditions pédoclimatiques, limitation des consommations par la mise en place de mesures préventives, gestion raisonnée de l’eau des fontaines et bassins ;
- Faune & Flore : connaissance, suivi et préservation de la biodiversité, choix des végétaux adaptés au site, conduite raisonnée des végétaux (taille raisonnée, tonte adaptée, préférence de fauche si possible…), non utilisation de produits phytosanitaires issus de la chimie de synthèse et dangereux pour l’environnement, réduction de la production de déchets verts et valorisation des rémanents ;
- Mobiliers et matériaux / Matériels et engins : connaissance du patrimoine et de ses usages, mise en place d’une politique d’achats durables, limitation de l’éclairage, optimisation du parc, gestion fine de la consommation en carburants fossiles ;
- Formations : formation des agents dans les différents domaines de la gestion écologique ;
- Public : sensibilisation du public.
Les jardins botaniques du Muséum labellisés EcoJardin
Depuis septembre 2024, le label EcoJardin est attribué aux quatre jardins botaniques du Muséum national d’Histoire naturelle :
Quelques actions mises en œuvre dans nos jardins botaniques
- Noëlle Parisi, responsable du Jardin des Plantes :
« Au Jardin des Plantes, les jardiniers ont toujours cultivé un profond respect pour la nature. De nombreuses pratiques écoresponsables, comme le paillage, de manière localisée, étaient déjà en place. Le lancement de la démarche EcoJardin a véritablement dynamisé nos efforts, en nous fournissant les moyens de généraliser ces initiatives.
Le paillage des sols : aujourd'hui, toutes les présentations de la perspective, ainsi que les collections végétales pérennes, sont recouvertes de paillage en cosse de sarrasin. Nous avons commencé cette pratique en 2022, face à un été très sec. Dès 2023, nous avons élargi le paillage à l'ensemble du jardin, ce qui nous a permis de réduire considérablement les arrosages estivaux. Il faut d'ailleurs savoir que les sols nus sont des critères éliminatoires pour le label.
Le système d'arrosage automatique provisoire : en 2023, nous avons mis en place un système hybride, conçu par l'équipe des jardiniers en collaboration avec un bureau d'étude pour l'ingénierie. Ce système nous permet d'arroser la nuit, ce qui est non seulement plus bénéfique pour les plantes, mais aussi plus économe en eau. De plus, au jardin écologique, nous avons l'opportunité de composter une partie de nos déchets verts, le reste étant valorisé au sein de filières spécialisées.
Enfin, les experts qui nous ont audités ont été très impressionnés par l’accueil de projets de recherche en lien avec l'étude de la biodiversité au sein de nos espaces ainsi que par les savoir-faire traditionnels de nos jardiniers, comme les haies de Benjes ou les haies plessées, une technique ancienne de tressage formant des clôtures végétales naturelles. »
- Christophe Joulin, responsable du Jardin botanique Val Rahmeh-Menton :
« Le label EcoJardin valorise le travail et les orientations que nous mettons en œuvre depuis des années : broyage et paillage, arrosage la nuit par goutte à goutte, ou manuellement dès 6 h du matin en période estivale, absence d'utilisation de produits phytosanitaires… De plus, avec la mise en place de nouveaux indicateurs, nous allons pouvoir compléter nos différents suivis - de la valorisation de nos déchets verts au suivi des consommations du matériels et des stocks - et uniformiser ainsi ces pratiques sur l'ensemble des jardins. »
- Marie-Carmen Corfa, responsable de l'Harmas Jean-Henri Fabre :
« L’obtention du Label EcoJardin a permis de mettre en avant et de valoriser les techniques mises en place dans le cadre de l’entretien écologique du jardin. Les nouveaux indicateurs pour la gestion de l’eau, la valorisation des déchets verts, la gestion du végétal, permettront au fil des années d’améliorer le suivi et les techniques utilisés ainsi que la sensibilisation du public à la gestion écologique. »
- Frédéric Achille, responsable de l'Arboretum de Versailles-Chèvreloup :
« À l'Arboretum de Chèvreloup, nous avons plusieurs atouts qui jouent en notre faveur. Tout d’abord, notre domaine de 200 ha est tout autant un jardin de collections qu’un espace naturel. Nous voulons favoriser au maximum la biodiversité locale, en conservant des biotopes variés, tels que ruisseaux, mares, prairies et boisements naturels. Cela nous permet d'accueillir une riche faune sauvage, incluant oiseaux, chevreuils et renards, ainsi qu'une flore diversifiée, avec des prairies regorgeant de fleurs sauvages et d'insectes.
Avec environ 10 000 arbres sur le domaine, nous pouvons réutiliser nos déchets d'élagage et les arbres morts, pour produire une quantité importante de paillage. Nous avons d'ailleurs un projet visant à approvisionner le Jardin des Plantes en paillage. Dans le même esprit de circularité, nous avons mis en place il y a deux ans, un parcours pour les familles, sensoriel et ludique, conçu à partir de bois recyclé. »